Histoire

Située dans l’arrondissement de Corte, dans le canton Niolu-Omessa, la commune compte trois villages : Omessa, juché à flanc de coteau à 467 mètres d’altitude, Caporalino et Francardo installés à 267 mètres, le long de la route territoriale RT 20, qui relie Bastia à Ajaccio.
Erigée sur un piton rocheux qui domine la route tracée sur l’ancienne voie romaine reliant le nord et le sud, la citadelle d’Omessa a laissé son nom dans l’histoire avant de sombrer dans l’oubli.
Au XVème siècle, trois évêques nés dans ses murs, se distinguent dans l’histoire de la Corse et hissent Omessa à la seconde place après Rome, dans leur devise « Roma caput mundi, Omessa secundi » (Rome à la tête du monde et Omessa en seconde place). Il s’agit d’un oncle et de ses neveux, de la famille Verdoni : Ghjuvanni Paduanu, évêque de Mariana, Natalinu (Antoniu), évêque d’Accia et d’Athènes, et Ambrosgiu, évêque d’Aleria. Tous trois se revendiquent de la descendance de l’illustre Ugo Colonna et en réclament le nom.
Un siècle plus tard, le village est le théâtre de combats héroïques aux côtés de Sampiero Corso.
Les moines franciscains, récollets, s’installent au XVIIème siècle et dominent toute la contrée.
Ils quittent le village en 1799, et leur couvent devient une propriété privée.
Au XIXème siècle, la plaine de Francardo compte des vignes et quelques habitations, mais l’insalubrité du lieu n’encourage pas l’installation des familles. Des auberges relais s’étalent le long de la route. On en compte quatre dans le cadastre de 1848.

C’est tout au long du XXème siècle que Francardo connaît un essor considérable, grâce à la révolution industrielle. Trois scieries, dont une, hydraulique, dite « scierie hollandaise », travaillent le bois, apporté des forêts de Valdoniello et d’Aitone, et produisent jusqu’à 3000 m3 de bois découpé par an. Deux d’entre elles cessent toute activité après la deuxième guerre mondiale. La dernière ferme en 1975.
Une fonderie de cuivre dont la qualité est réputée dans toute la France, travaille le cuivre de six mines corses, et le produit est exporté sur le Continent.
Enfin, une briquèterie exporte, à son tour, ses tuiles jusque dans les Vosges, jusqu’à sa fermeture en 1975.
Trois fours à chaux étaient en activité jusqu’en 1963. Un quatrième était exploité à Caporalino.
La gare, inaugurée le 1er février 1888, contribue à l’essor du hameau.
Aujourd’hui, Francardo s’est étendu dans la plaine assainie. Son église, dédiée à Notre Dame des Grâces, a été consacrée au début du XXème siècle et son école, créée en 1969, accueille tous les élèves de la commune depuis la fermeture de l’école d’Omessa, ainsi que des enfants venant de villages alentours. C’est, à l’heure actuelle, une école élémentaire bilingue, classée tête de réseau PIAL.


L’autre hameau, Caporalino, doit son essor à la carrière de calcaire qui est exploitée au XXème siècle. Abandonnée depuis 1980, on en voit les vestiges au pied du Monte Supietra.
Actuellement, Caporalino est plus connu pour sa richesse géologique, sa falaise calcaire devenue zone protégée, abritant un habitat naturel d’une faune et d’une flore endémiques aussi remarquables que fragiles.
On y dénombre pas moins de sept espèces d’oiseaux, ainsi que trois rapaces, un couple de faucons pèlerins (Falco peregrinus), un couple d’Aigle Royal [sic] (Aquila Chrysaetos) et un Milan Royal (Milvus milvus), neuf espèces de chauve-souris, plusieurs reptiles et insectes comme le bousier sacré (Scarabeus sacer) ou le maillot corse (Solatopupa guidoni), protégés au niveau national.
Parmi la flore, on compte plusieurs catégories de plantes de grand intérêt, parmi elles le Brassica insularis, dit aussi « chou insulaire », une plante endémique, ainsi que l’Helicodiceros muscivorus, plus connu sous le nom de « l’arum mange mouche ».
Un trésor naturel à (re)découvrir et à protéger.